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Impôts et retrait du 2e pilier lors d’un départ hors de Suisse

Introduction

Vous envisagez de quitter la Suisse sous peu ? Vous vous demandez à quelle sauce fiscale votre 2e pilier va être mangé ? Combien faudra-t-il payer d’impôts pour pouvoir profiter de vos avoirs dûment économisés ?

Attendez, vous pensiez partir en France ? Alors rendez-vous ici ! Sinon c’est que vous êtes au bon endroit. Vous pensiez rester en Suisse ? Alors rendez-vous ici. Si c’est ni la France ni la Suisse alors c’est que vous êtes au bon endroit.

En cas de départ à l’étranger, puis-je retirer tout mon 2ème pilier ?

C’est probablement l’une des questions les plus importantes à se poser lorsqu’on envisage un départ de Suisse : Que pouvez-vous retirer ? Tout ou seulement une partie ? Les deux réponses sont possibles, en fonction de votre situation.

Dans quels cas puis-je bénéficier de la totalité de mon capital LPP ?

Pour que votre caisse de pension ou votre fondation de libre passage accepte de vous verser l’intégralité de vos avoirs LPP, deux situations sont possibles :

  • Vous avez au moins 60 ans : À ce stade, que vous quittiez la Suisse ou non, cela ne change rien. Dès que vous n’avez plus d’employeur, vos avoirs de retraite vous appartiennent. Vous pourrez alors les retirer en capital (entièrement ou partiellement), selon les règles en vigueur.
  • Vous quittez la Suisse pour un pays hors de l’Union européenne (UE/AELE) : Si vous partez vivre en France, Espagne, Portugal ou tout autre pays membre de l’UE/AELE, et que vous n’avez pas encore atteint 60 ans, alors vous ne pourrez retirer que la partie surobligatoire de votre 2e pilier. Pour rester simple :
    • La partie obligatoire est la part prévue par la loi (LPP) ;
    • La partie surobligatoire, c’est tout ce que votre employeur cotise en plus du minimum légal.
    Et c’est uniquement cette partie surobligatoire qui peut vous être versée si vous quittez la Suisse pour un pays européen avant 60 ans. Mais alors, comment savoir ce qui est obligatoire et ce qui est surobligatoire dans votre cas ? ****Il faut consulter votre certificat LPP (si vous êtes encore affilié à une caisse de pension) ou votre attestation de compte de libre passage (si vous avez déjà quitté votre employeur). Ces documents indiquent clairement la répartition entre les deux parts.
  • L’achat d’une résidence principale : La loi est claire : le retrait du 2e pilier est autorisé pour financer une résidence principale, que le bien soit situé en Suisse ou à l’étranger. Il n’existe aucune limite stricte au montant du retrait. Tant que le prix du bien est supérieur à vos avoirs LPP, vous pouvez en principe retirer la totalité de votre prévoyance pour financer l’achat. La seule restriction concerne les assurés de plus de 50 ans :
    • Vous pouvez retirer le montant disponible à vos 50 ans,
    • ou la moitié de vos avoirs au moment du retrait,
    • le plus élevé des deux étant retenu.

Cette règle vise à protéger votre retraite tout en laissant la possibilité d’accéder à la propriété.

Dans quels cas puis-je bénéficier que d’une partie de mon capital lors d’un départ hors de Suisse ?

Comme vu plus haut, si vous ne remplissez pas l’une des trois conditions décrites précédemment, seule la part surobligatoire de votre 2e pilier pourra vous être versée lors de votre départ.

C’est notamment le cas si vous quittez la Suisse pour un pays européen, que vous êtes âgé de moins de 60 ans, et que vous ne prévoyez pas d’acheter une résidence principale à l’étranger.

Comment sont imposés les capitaux issus du 2e pilier ?

À l’inverse des rentes versées, les capitaux issus de la prévoyance sont toujours imposés à la source en Suisse. Autrement dit, vous n’aurez aucune chance de recevoir la totalité du capital souhaité. Une partie vous sera versée, et l’autre sera directement transférée à l’administration fiscale. Ce capital devra ensuite être déclaré dans votre nouveau pays de résidence. Est-ce que ça veut dire que votre capital sera imposé deux fois, donc à double ?

Non.

Enfin dans la grande majorité des cas, vous ne serez pas imposé deux fois. Comme pour l’ensemble des questions fiscales internationales, les conventions de non double imposition entre la Suisse et votre pays définira quel pays est en droit d’imposer ce capital.

C’est un processus en 3 étapes.

1. Première étape : Imposition à la source en Suisse

La Suisse vous demande de payer des impôts sur votre 2e pilier fraîchement retiré. Le montant sera prélevé à la source. A combien se monte-il ? Il est calculé en fonction du barème fiscal du siège de l’institution d’où part votre argent. En somme ce n’est pas (comme pour les résidents Suisses) votre lieu de domicile qui fait foi mais l’endroit où est stocké votre libre passage.

2. Deuxième étape : Déclarer votre retrait à votre nouveau pays de résidence

Vos avoirs du 2e pilier sont libérés et transférés sur votre compte en banque. Vous devez les déclarer à l’autorité fiscale de votre pays de résidence. Si un impôt vous est demandé, vous devez vous en acquitter.

3. Troisième étape : l’impôt final

Cette 3e et dernière étape dépend du résultat de la 2e. Soit votre nouveau pays est en droit d’imposer le capital, et à ce moment-là, vous devez payer vos impôts là-bas, puis demander à la Suisse le remboursement de l’impôt qu’elle aurait prélevé à la source. Soit, dans le second cas, c’est la Suisse qui reste responsable d’imposer le retrait, et l’impôt qui a été prélevé initialement deviendra définitif.

Rappelez-vous simplement qu’en cas de retrait de capitaux, vous ne pourrez pas compter immédiatement sur la partie de votre capital qui sera retenue par la Suisse.

Est-il possible d’optimiser fiscalement les retraits du 2e pilier lors d’un départ à l’étranger ?

À l’aube de l’année 2026, nous avons décidé d’ajouter ce paragraphe, car la question est cruciale (je vous l’accorde) et elle revient constamment. Bonne nouvelle : dans certains cas bien spécifiques, il est effectivement possible d’optimiser les impôts sur le retrait de votre 2e pilier. Mais, comme souvent, cela dépend de votre situation. Voyons cela en détails :

Option 1 : C’est le nouveau pays qui est en droit d’imposer votre retrait

Dans cette première hypothèse, deux stratégies s’offrent à vous pour optimiser le montant net de votre retrait :

  • Choisir un pays à fiscalité avantageuse : Cela peut paraître évident, mais c’est pourtant une option trop souvent négligée. Certains pays, comme l’Espagne, peuvent pratiquer une fiscalité lourde. La première solution consiste donc à éviter de retirer votre capital dans ces pays et de choisir un timing plus favorable : attendre de le retirer en Suisse ou, pourquoi pas, faire un “petit détour” par un pays avec une fiscalité plus douce.
  • Comprendre le système fiscal de votre pays de destination : Chez FBKConseils, nous ne prétendons pas connaître à la perfection le traitement fiscal des retraits du 2e pilier dans tous les pays du monde. Cependant, il est certain que si vous maîtrisez les bases de la fiscalité de votre nouveau pays, des pistes d’optimisation pourront rapidement se dessiner. Par exemple :
    • Est-ce qu’un retrait échelonné modifie le montant de l’impôt ?
    • Certaines régions ou communes sont-elles plus avantageuses que d’autres ?
    • Mon âge influence-t-il le montant de l’impôt ?
    • Le motif du retrait (achat d’une résidence, départ en retraite, etc.) a-t-il un impact ?

Plus vous comprendrez le fonctionnement de votre nouveau système fiscal, plus vous aurez de chances d’identifier des opportunités d’optimisation.

Option 2 : C’est la Suisse qui est en droit d’imposer votre retrait

Comme dans le cas précédent, deux stratégies intéressantes se présentent à vous :

  • Splitter votre capital pour réduire l’imposition : Plus le montant retiré est important, plus le taux d’imposition sera élevé. Conclusion ? Si vous parvenez à diviser votre capital avant votre départ (voire en plusieurs parties), vous pourrez procéder à plusieurs retraits simulés, chacun soumis à un taux d’imposition plus bas. Le montant total retiré sera le même, mais vous bénéficierez d’un taux plus avantageux.
  • Faire transiter vos capitaux vers un canton plus avantageux : Bien que cela ait été brièvement abordé plus haut dans cet article, il est important de rappeler qu’en Suisse, lorsque le motif du retrait est le départ à l’étranger, cela signifie que vous n’êtes plus résident dans un canton ou une commune. Dès lors, le canton d’origine de vos avoirs devient déterminant dans le calcul de l’impôt. Il serait donc judicieux de transférer vos fonds vers un canton à fiscalité plus douce avant de procéder au retrait. Bien sûr, ce genre de manipulation peut être complexe et coûteuse, alors avant d’envisager cette option, assurez-vous que les économies réalisées justifient l’effort.

Un départ, ça se prépare et pourquoi avec FBKConseils ?

Surtout lorsqu’il s’agit de retirer votre épargne, fruit de vos longues années de travail. Le mieux, c’est de faire appel à un professionnel pour vous accompagner dans cette démarche.

Un premier rendez-vous sans frais

Chez FBKConseils, nous sommes à votre disposition pour un premier entretien, sans frais, afin de répondre à toutes vos questions. L’objectif est de vous permettre d’aborder ce processus en toute sérénité, sans vous poser plus de questions avant de commencer les démarches.

Démarches administratives

Nous prenons en charge toutes les démarches administratives. Vous n’avez qu’à nous confier votre dossier, et nous nous chargeons de l’interaction avec toutes les parties prenantes, en veillant à ce que chaque étape soit réalisée correctement, jusqu’au versement final du capital sur votre compte bancaire.

Voir les 5 commentaires

  • Bonsoir,
    comment puis je savoir si mon employeur verse la cotisation Lpp à un taux superieur au taux minimum? Je ne pourrai pas retirer ma part surobligatoire si je quitte la suisse, si le taux etait au minimum?

    • Merci pour votre commentaire.
      Normalement c’est inscrit sur votre certificat LPP. Il y a possiblement deux montants distincts :
      – Avoirs de libre passage total
      – Avoirs obligatoire (LPP)

      La différence entre ces deux montants représente la part sur-obligatoire.

      Si ce n’est pas écrit clairement, il est aussi possible de le voir en regardant le taux de cotisation, la déduction de coordination ou encore le salaire assuré. Si une de ces valeurs est plus haute que ce que la loi prévoit (détaillé dans cet article : https://fbk-conseils.ch/comprendre-vos-cotisations-lpp/ ) alors vous avez une part sur-obligatoire.

      Pour ce qui est de quitter la Suisse, tout va dépendre de la zone géographique dans laquelle vous irez. L’UE permet de prendre la part sur-obligatoire, donc si les conditions de cotisation sont au minimum vous n’aurez pas de part sur-obligatoire, tandis que les pays hors EU permettent de prendre l’intégralité de votre 2ème pilier.

  • Bonjour, je part définitivement au Brésil en octobre prochain, pouvez-vous me expliquer comment je dois procéder pour récupérer tou mon deuxième pilier s’il vous plaît?
    En vou remerciant d’avance de votre contact, je vous envoie mes salutations les meilleures.

  • Bonsoir,

    Je souhaite quitter définitivement la Suisse et rentrer au Portugal.
    Est-il possible de retirer la totalité de mon 2ème pillier ?
    Quelles démarches dois-je faire?
    Merci d’avanc

  • Bonjour, je prévois de retirer mon 2ème pilier en capital du libre passage après 58 ans avec un départ définitif à l’étranger. Existe t il des pays avec un accord de non double imposition qui me permettrais de payer un impôts minimal (voir 0 impôts) sur le retrait et en tout cas inférieur à l’impôts à la source en Suisse (que je prévois de me faire rembourser)? Merci.

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